"Surf's Up" par les Beach Boys

Publié le par Julien

 

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Les Beach Boys est un groupe qui a survécu, et ce malgré les difficultés liées aux perturbations psychiques du leader. L'année 1971 marque un tournant dans leur carrière: profondément blessé et déçu par l'échec commercial et critique de Pet Sounds, ce qui devait être leur pièce maitresse, et des sessions avortées de Smile (sa suite directe), Brian Wilson sombre dans une profonde dépression et n'est plus que l'ombre de lui-même. Il en arrive à faire de la figuration lors des concerts (Bruce Johnston le remplacera régulièrement lors des tournées). Cet album est donc un témoignage de cette disgrâce et plonge l'auditeur dans un univers empreint de regrets et d'illusions perdues.

 

 


 

Brian étant mis sur la touche, il fallait trouver rapidement de nouvelles épaules sur lesquelles se reposer. Ce seront celles de Carl Wilson, l'homme à la voix de velours qui avait su émouvoir jusqu'à Paul McCartney avec la sublime "God Only Knows". Bien décidé à retrouver la cohésion d'antant, Carl va tout faire pour donner une nouvelle jeunesse à ce groupe qui faisait tant réver le monde six ans auparavant en livrant les pépites que sont  "Long Promised Road" et "Feel Flows" avec ses effets sonores psychédéliques, sa flûte envoûtante accompagnés d'un sympathique solo de guitare.

Excepté les compositions rejettées de Dennis Wilson, tous les membres laisseront leur empreinte sur le disque. Bruce Johnston a su sortir de son rôle de remplaçant et écrit la jolie ballade "Disney Girls (1957)" qui fait rejaillir de vieux souvenirs; Mike Love, lui, accouche de la surprenante et très rock "Student Demonstration Time", un possible écho des changements radicaux de Mai 68, ainsi que "Don't Go Near the Water", une chanson pop comme seul Love sait les faire.

"Take a Load Off Your Feet" et "Lookin' at Tomorrow (A Walfare Song)" , les compositions d'Al Jardine et les plus mineures de l'album, méritent d'être oubliées tant pour leur côté "remplissage" que pour un côté ridicule assumé.

 

Mais Brian, qui n'a pas dit son dernier mot, compose la majestueuse mini symphonie "une vision de la vie" en réponse à "A Day in the Life" des Beatles parue trois ans plus tôt. Le premier mouvement, "A Day in the Life of a Tree", montre toute l'étendue du pouvoir créatif de l'âme des Beach Boys dans la parfaite harmonie vocale qui se poursuit dans la seconde partie, "'Till I Die", la chanson la plus personnelle de Brian dont les paroles prémonitoires annonçaient la mort de son frère Dennis, le seul et authentique surfeur du groupe, qui, poussé par l'appel du large, s'est noyé le 28 Décembre 1983.

"Surf's Up", le troisième et ultime chef d'oeuvre d'un groupe renié par tous, issu des sessions de Smile, éclôt doucement dans cet album porté par un souffle mélancolique désespéré pour finalement s'envoler vers d'autres océans. "Child is Father of the Man", la boucle est bouclée.

 

 


 

Le génie de Brian n'a dès lors plus grand chose à ajouter. Et moi non plus.

 

 

                                                                                                                                                                                           Julien

Publié dans Musique

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J
<br /> Ahh bien entendu que Pet Sounds est un chef d’œuvre! Les gens de l'époque n'avaient rien compris. Voilà un album qui a réussi à prendre tout le monde de court :)<br /> <br /> <br />
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L
<br /> échec commercial au départ mais pet sounds a été classé parmi les plus grands albums. Amitiés cafardesques<br /> <br /> <br />
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